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Bataille
L'attaque du fort d'Eben-Emael (1940)

Des troupes aéroportées neutralisent le plus puissant fort d'Europe !

L'attaque du fort d'Eben-Emael (1940)

Informations sur la bataille

  • Eben-Emael / Bassenge
Quand
10 - 11 mai 1940
Conflit
  • Seconde Guerre mondiale (Offensive allemande à l'Ouest, 1940)
Parties belligérantes
Belgique
Allemagne
Forces en présence
1 200 hommes de la garnison du fort
86 pioniers parachutistes
Victimes
26 soldats de la garnison
7 soldats du groupe d'assaut
Chefs des armées
Major Jean Jottrand
Lieutenant Rudolf Witzig

Synopsis

L'attaque du Fort d'Eben-Emael le 10 mai 1940 est le premier affrontement militaire de la Seconde Guerre mondiale sur le territoire belge. Après la déclaration de guerre de la France et du Royaume-Uni à l'Allemagne nazie le 3 septembre 1939, cette attaque surprise  marque le début de la Seconde Guerre mondiale pour l'Europe occidentale.

Le plan d'attaque allemand, appelé « Opération Fall Gelb », est conçu par le général-major Erich Von Manstein. L'attaque spectaculaire du Fort d'Eben-Emael occupe une place très importante dans les plans de guerre allemands et joue un rôle majeur dans la tactique de diversion allemande, l’idée étant d’attirer la plus grande partie des armées alliées vers le centre de la Belgique. En réalité, l'attaque principale des Allemands aura lieu par les Ardennes, pour pousser rapidement vers la Meuse et la côte, dans le but d'encercler les armées alliées.

Les troupes allemandes veulent capturer trois grands ponts sur le Canal Albert, situé au nord du Fort. Deux des trois ponts sont des voies d'accès importantes vers l'intérieur de la Belgique et sont essentiels pour l'avancée rapide des véhicules blindés.

Les ponts de Veldwezelt, Vroenhoven et Kanne sur le Canal Albert sont toutefois défendus par le puissant Fort d'Eben-Emael. La puissance de feu du Fort en direction du nord et dans la direction des trois ponts sur le Canal Albert doit être éliminée le plus rapidement possible.

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Hitler et l'état-major allemand élaborent une nouvelle et audacieuse tactique d'attaque : l'assaut aéroporté. Des soldats d'élite doivent être amenés au sommet du fort lors d'une attaque surprise par voie aérienne.

Dans le plus grand secret, onze avions de transport et onze planeurs décollent des aérodromes proches de Cologne vers 3h30 du matin le 10 mai 1940. Après déconnexion, les planeurs doivent s'approcher dans un silence complet et attaquer le Fort.

Neuf des onze avions atterrissent sur le plateau supérieur du Fort vers 4h20 du matin ... quelque dix minutes avant la déclaration de guerre et le passage des troupes terrestres allemandes aux frontières néerlandaise et belge.

Il s'agit du premier raid commando par planeurs de l'histoire.

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Pour éliminer les canons, les mitrailleuses et les coupoles d'observation, les attaquants disposent d'un nouvel engin explosif secret et extrêmement puissant: la charge creuse.

Le succès de l'attaque est écrasant. En une quinzaine de minutes, les cibles à détruire sont neutralisées. Six contre-attaques belges, visant à  chasser l'attaquant du plateau supérieur, échouent.

Dans la nuit du 10 au 11 mai 1940, les troupes terrestres allemandes parviennent à traverser le Canal Albert et à encercler le Fort.

Dans la matinée du 11 mai 1940, les attaquants font exploser des charges creuses à plusieurs endroits au pied des escaliers intérieurs des bunkers capturés. L'impact de ces explosions sur le moral de la garnison du fort est très important. L’attaque fait plusieurs morts et blessés. Ne voyant pas d’alternative, le commandant décide de rendre le fort après environ 32 heures de combats.

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Il s'agit d'une défaite psychologique pour la Belgique, puisque son fort le plus puissant est tombé. L’attaque a également des conséquences majeures pour les plans des Alliés. Les troupes allemandes ayant le libre passage par les ponts sur le Canal Albert, la ligne de défense dans le centre de la Belgique (la ligne KW) ne peut être renforcée à temps. La Belgique  cesse le combat après 18 jours. Les troupes alliées battent en retraite et sont encerclées près de Dunkerque.

 

Auteur: Marcel Verhasselt, vice-président du conseil d'administration du fort d'Eben-Emael.

 

Littérature :

  • Ceux du Fort d’Eben-Emael (éditions en NL et FR ), Eben-Emael : L’amicale de l’A.S.B.L. Fort d’Eben-Emael, s.d..
  • VLIEGEN René, Fort Eben-Emael, Eben-Emael : L’amicale de l’A.S.B.L. Fort d’Eben-Emael, 1993.
  • THONUS Joseph, Eben-Emael. 70 ans après, Eben-Emael : L’amicale de l’A.S.B.L. Fort d’Eben-Emael, 2002.
  • THONUS Joseph, La charge creuse, l’arme inattendue du plan jaune contre Eben-Emael, Eben-Emael : L’amicale de l’A.S.B.L. Fort d’Eben-Emael, 1998.
  • MIRAZEK James, The fall of Eben-Emael, New-York: Novato Presidio Press, 1990.
  • OEBSER Jens, Deutsche Luftlandungen am 10.Mai1940 Fort Eben-Emael und die Brucken am Albert-Kanal, Iéna: Historicus-Verlag, 2009.