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Bataille
Franchissement de la Meuse au sud de Namur (1940)

Les Français pris de court.

Franchissement de la Meuse au sud de Namur (1940)

Informations sur la bataille

  • Dinant, Yvoir, Antée, Haut-le-Wastia, Bouvignes, Onhaye, Flavion
Quand
12 - 15 mai 1940
Conflit
  • Seconde Guerre mondiale (Offensive allemande à l'Ouest, 1940)
Parties belligérantes
France
Allemagne
Forces en présence
  • 115 000
  • 370 blindés
  • 100 000
  • 600 blindés
Victimes
sur 7 divisions engagées: 5 détruites, 2 fortement réduites
env. 2 000 tués, blessés, disparus
Chefs des armées
  • André-Georges Corap (9e Armée)
  • Jean Bouffet (IIe Corps)
  • Julien Martin (XIe Corps)
  • Christian Bruneau (1re Division Cuirassée de Réserve)
  • Günther von Kluge (4. Armee)
  • Herman Hoth (XV.Armeekorps)
  • Max von Hartlieb (5.Panzer-Division)
  • Erwin Rommel (7.Panzer-Division)

Synopsis

L’invasion allemande du 10 mai déclenche le déploiement des forces franco-britanniques en Belgique. Sur la Meuse, au Sud de Namur, la défense sera assurée par la 9e Armée française, précédée par de la cavalerie. Selon les hypothèses françaises, ces forces n’auraient à affronter qu’une attaque allemande secondaire. Le dispositif français y est donc très faible. Les Allemands ne sont pas attendus avant le 14 ou le 15 mai.
La réalité sera bien différente, car le plan allemand prévoit une puissante offensive à travers les Ardennes.

Venant de Sankt-Vith, le XV.Armeekorps commandé par le général Hoth, avec les 5. et 7. Panzer-Divisionen, s’avance pour franchir la Meuse au plus tôt. Malgré les destructions, la résistance des Chasseurs ardennais belges et les efforts de la cavalerie française, la progression allemande est très rapide.
Fin d’après-midi du 12 mai, les avant-gardes allemandes atteignent déjà Yvoir. Même si tous les ponts sautent, l’arrivée des panzers surprend complètement l’armée française dans son installation. Le dispositif devant l’île de Houx est tellement léger qu’en soirée du 12 mai, les éclaireurs de la 5.Panzer-Division y traversent déjà la Meuse.

Ile de Houx

À l’aube du 13, l’infanterie des deux Panzer-Divisionen attaque en canots pneumatiques et sur la passerelle et l’écluse de Houx, entre Anhée et Bouvignes.
Les soldats français se battent courageusement mais ils sont repoussés des rives. Ils parviennent cependant à établir un front passant par Moulins, Haut–le–Wastia, Hontoir, Rostenne et Onhaye. Malgré plusieurs contre-attaques françaises, les Allemands tiennent deux têtes-de-pont en soirée.
Profitant de la nuit, le général Rommel, commandant de la 7.Panzer-Division, pousse son infanterie vers Onhaye. Au matin du 14, des attaques françaises réussissent à Haut-le-Wastia et Surinvaux. Succès de courte durée car la menace de l’infanterie allemandes au Nord et au Sud et l’assaut de Rommel contre Onhaye imposent un repli.

carte, mouvements des troupes

Dans une dernière tentative, le 15 mai, la 1re Division Cuirassée française doit contre-attaquer le flanc du corps de Hoth à Flavion. A court de carburant après leur mise en place, les blindés lourds français affrontent les panzers dans de mauvaises conditions. Entretemps, Rommel, soutenu par des Stukas, s’enfonce profondément dans le dispositif français et brise toute résistance organisée. Le même jour, le général Corap, commandant de la 9e Armée est relevé de son commandement.

Le 15 mai au soir, la percée allemande se transforme en exploitation. Le XV.Armeekorps, soutenu par les Infanterie-Divisionen en flanc, a détruit cinq des sept divisions françaises face à lui. Les deux dernières divisions, complètement dispersées et usées, disparaîtront dans les prochains jours.

Les panzers sont à la frontière française le 16. Le 17 mai, Rommel perce la dernière position défensive, la « ligne Maginot continuée ». Le corps motorisé de Hoth a ainsi pleinement rempli sa mission en protégeant le flanc Nord de l’attaque principale allemande au travers des Ardennes. Il a élargi la tête-de-pont au-delà de la Meuse et peut maintenant lancer ses deux Panzer-Divisionen vers l’Ouest pour couvrir la percée de Guderian vers la Manche et la Baie de Somme, dans une des plus grandes manœuvres d’encerclement de la seconde guerre mondiale.

 

Auteur : Olivier Voets, Major en retraite, Administrateur au Musée du Souvenir, Mai 1940

 

Littérature

  • VOETS Olivier, « Onhaye 1940, un combat oublié », dans : Autour du Floyon, Onhaye : Cercle d’histoire locale d’Onhaye, bulletin 12, 2020, pp 11-15, bulletin 13, 2021, pp 11-15, bulletin 14, 2021, pp 12-18, bulletin 15, 2022, pp 12-21, bulletin 16, 2022, pp 17-24
  • CHARLIER Roland, La région de Florennes au début de la Seconde Guerre mondiale 1940-1941, Florennes : Roland Charlier, 2010
  • HALLOIN Dominique, Mai 1940, Haut-le-Wastia au cœur de la tourmente, Haut-le-Wastia : Dominique Halloin, 2006.
  • MARY Jean-Yves, Le corridor des panzers, « über die Maas » (Par-delà la Meuse, 10-15 mai 1940), Bayeux, Editions : Heimdal, 2009.