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Bataille
Bataille de Saint-Denis (1678)

La bataille qui a eu lieu après la signature du traité de paix.

Bataille de Saint-Denis (1678)

Informations sur la bataille

  • Saint-Denis (Mons)
Quand
14 - 15 août 1678
Conflit
  • Guerres de Hollande
Parties belligérantes
France
  • République des Sept Provinces-Unies des Pays-Bas
  • Espagne
Forces en présence
25 000
45 000
Victimes
3 500
5 000 morts ou blessés
Chefs des armées
François-Henri de Montmorency-Bouteville, duc de Piney-Luxembourg
Guillaume III d’Orange (Stathouder au sein de la République)

Synopsis

Prenant place quatre jours après le traité de Nimègue du 10 août 1678, qui marque la signature de la paix entre la France et les Provinces-Unies, cette bataille constitue le dernier affrontement de la guerre de Hollande. Cette dernière oppose la France et ses alliés à la Quadruple-Alliance, réunissant les Provinces-Unies, le Saint-Empire, la Lorraine et la Monarchie espagnole (dont faisaient partie les Pays-Bas méridionaux).

N'ayant pu conquérir les Pays-Bas méridionaux pendant la guerre de Dévolution (1667-1668) en raison de pressions diplomatiques des Provinces-Unies, le roi de France Louis XIV décide d’attaquer ces derniers et il leur déclare la guerre le 6 avril 1672.
Après quatre ans de conflit, un congrès de paix est réuni à Nimègue, en 1676. Deux ans plus tard, un premier traité est signé avec les Provinces-Unies, en août 1678, mais la paix avec l’Espagne n’est signée qu’en septembre.

L’intention des Français est de créer des prétextes supplémentaires pour retarder la signature du traité avec les Espagnols dans l’espoir que Mons, qu'ils assiègent depuis le 18 mai 1678, tombe dans l'intervalle. Mons est alors la position la plus importante encore sous le contrôle des Espagnols. La ville commence à souffrir de la disette.
Guillaume III d’Orange, Stathouder au sein de la République des Sept Provinces-Unies des Pays-Bas est à ce moment-là stationné avec ses troupes près de Bruxelles. Il décide de se porter au secours de Mons et dispose ses troupes entre Casteau, Thieusie et Saint-Denis.
Le chef de l'armée francaise,
François-Henri de Montmorency-Bouteville, duc de Piney-Luxembourg, plus connu sous le nom maréchal de Luxembourg, installe quant à lui son quartier-général à l’abbaye de Saint-Denis.

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La nouvelle de la conclusion de la paix de Nimègue parvient au camp de Guillaume III le 13 août. Ce dernier, conscient que ce dénouement lui épargne les conséquences d’une défaite mais qu’une victoire renforcerait son prestige personnel, désire tout de même livrer bataille. Dans la matinée du 14 août, les troupes françaises apprennent la signature de la paix. Alors que le maréchal de Luxembourg est sur le point d’en informer le camp hollandais, il apprend que le prince d’Orange et son armée sont en marche pour l’attaquer. Il estime alors que l’honneur le contraint d’accepter le défi.

Supposant que l’attaque du ravin de Saint-Denis est une feinte, le maréchal de Luxembourg ordonne à son artillerie de se replier vers les positions de Saint-Ghislain.
Vers 15 heures, des bataillons hollandais s’emparent de l’abbaye de Saint-Denis, tandis que des fantassins espagnols et hollandais attaquent les troupes françaises autour de Casteau. Leur concentration sur un front étroit permet aux Alliés de s’emparer de la majorité du village, bien qu’ils ne parviennent pas à briser la ligne de front des Français.
Quand il comprend qu’il ne s’agit pas d’une feinte, le maréchal de Luxembourg lance ses réserves dans la bataille. Les affrontements à Casteau durent plus de cinq heures, l’église, le moulin et le château changeant plusieurs fois de main.

Les combats prennent fin à la tombée de la nuit avec une domination française du champ de bataille, à l’exception de l’abbaye de Saint-Denis elle-même. Le maréchal de Luxembourg lève par la suite le siège de Mons.

Les négociations avec l’Espagne reprennent, et la signature de la partie franco-espagnole du traité de Nimègue a lieu le 17 septembre 1678.
Cette bataille, l’une des plus violentes de toute la guerre, a fait 5 000 victimes parmi les Alliés et près de 3 500 dans le camp français.

 

Auteur : Corentin Rousman, Mons Memorial Museum

 

Littérature

  • BELY Lucien, Les Relations internationales en Europe, XVIIe-XVIIIe siècles, Paris : PUF, 1998 (2e éd.)
  • CASTEX Jean-Claude, Combats franco-anglais de la Guerre de Trente Ans et de la Guerre de la Ligue d’Ausbourg (1688-1697), White-Rock : Éditions du Phare-Ouest, 2012, pp. 147-153
  • LESAFFER Randall, Les guerres de Louis XIV dans les traités (Partie V) : La paix de Nimègue (1678-1679), Oxford : Oxford University Press, 2018