Informations sur la bataille
- Quatre-Bras (Baisy-Thy, Genappe)
- Guerres napoléoniennes
- Campagne des Cents Jours / Guerre de la Septième Coalition
France
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Forces en présence |
20.000 - 21.000
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32.000 - 36.000
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Victimes |
4.140
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4.800
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Chefs des armées |
Maréchal Michel Ney
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Synopsis
Lorsque Napoléon revient de son premier exil sur l'île d'Elbe en mars 1815 et réussit à reprendre le pouvoir en France sans tirer un coup de feu, il lui reste à accomplir un exploit. Les grandes puissances européennes qui l’avaient vaincu en 1814 (Prusse, Russie, Autriche, Grande-Bretagne) sont encore en train de redessiner la carte de l'Europe au Congrès de Vienne. Le retour de l'empereur des Français contrecarre leurs plans et elles forment bientôt une 7e Coalition contre lui.
En Belgique, qui avait été annexée par la France en 1795, mais qui formait désormais le Royaume-Uni des Pays-Bas avec le Nord, sont stationnées l'armée prussienne (sous les ordres du maréchal von Blücher) et l'armée britannique-alliée (commandée par Arthur Wellesley, le duc de Wellington). Outre ses troupes britanniques, Wellington dispose également d'unités allemandes et de troupes belgo-hollandaises sous les ordres du prince héritier Guillaume. Von Blücher et Wellington ont convenu de se soutenir mutuellement au cas où Napoléon attaquerait. La stratégie de Napoléon, en revanche, consiste à les maintenir séparés les uns des autres et à les vaincre séparément afin de se concentrer ensuite sur les autres membres de la coalition, la Russie et l'Autriche.

(c) Gsl, Public Domain, via Wikimedia Commons.
Au petit matin du 15 juin 1815, Napoléon franchit la frontière avec son armée d'environ 120 000 hommes. De sa propre initiative, le général Constant-Rebecque, chef d'état-major de l'armée néerlandaise, donne l'ordre le jour même de placer des soldats au carrefour des Quatre-Bras. Ce carrefour, où se croisent les routes Charleroi-Bruxelles et Nivelles-Namur, revêt une importance cruciale pour les deux parties. Cette décision est importante, car dans la soirée du 15 juin, aux Quatre-Bras, quelques escarmouches ont lieu avec l'avant-garde française, celles-ci contrecarrent pour la première fois, de justesse, la tentative des Français d'écarter les armées alliées.
Le lendemain, 16 juin, Napoléon, à la tête de la majeure partie de l'armée française, combat les Prussiens à Ligny, légèrement à l'est. Il confie au maréchal Ney le commandement des premier et deuxième corps et leur ordonne de prendre Quatre-Bras, d'avancer le plus possible vers Bruxelles et d'y arriver le lendemain. Ney doit donc empêcher l'armée britannique-alliée de venir en aide aux Prussiens à Ligny. Cependant, à Quatre-Bras, il rencontre plus de résistance que prévu. Pensant que la force qui leur fait face est beaucoup plus importante, les Français attendent des renforts. Cela donne à Wellington, maintenant conscient de la situation grâce aux combats précédents, le temps d'envoyer ses troupes dispersées vers la position faiblement défendue.
A 14 heures, Ney commence son offensive. À ce moment-là, le commandement de l'armée britannique-alliée à Quatre-Bras est temporairement entre les mains du prince héritier Guillaume (Wellington est entre-temps en réunion avec von Blücher), qui ne dispose que de 8 000 soldats et de 16 pièces d'artillerie. D'autre part, Ney a déjà 9 600 fantassins, 4 600 cavaliers et 34 canons sur le terrain, des effectifs qui continuent d'augmenter dans les heures qui suivent.
Les troupes belgo-hollandaises subissent une forte pression, mais vers 15h15, les premiers renforts alliés et britanniques arrivent. De violents combats se poursuivent tout au long de l'après-midi ; Wellington est maintenant également sur place et reprend le commandement. Après des heures de résistance acharnée à la supériorité initiale des Français, l'armée britannique-alliée commence à gagner la supériorité numérique en début de soirée alors que les Français n'ont presque plus de réserves. Vers 17 heures, Ney reçoit un nouvel ordre de Napoléon pour repousser Wellington et l'éloigner de Ligny et pour aller lui-même à Ligny pour soutenir son Empereur.
Ney a attendu toute la journée le Premier Corps français du Maréchal Drouet et s'attend à ce qu'il arrive à tout moment. Mais finalement Ney reçoit la nouvelle que Drouet se dirige vers Ligny avec toutes ses troupes. Tout au long de la journée, cette force de 20 000 hommes reçoit des ordres contradictoires de Napoléon et de Ney pour se déplacer vers leur bataille, et ne pourra finalement aider aucun d'entre eux.
Dans une tentative de forcer une percée, Ney ordonne à sa cavalerie d'attaquer.

(c) Elizabeth Thompson, Public Domain, via Wikimedia Commons.
Bien que la redoutable cavalerie française parvienne à surprendre certains régiments alliés et à leur infliger de lourdes pertes, elle est fortement prise sous le feu et, à 18h45, les Français sont complètement repoussés. Wellington donne l'ordre d'une contre-attaque et, à la tombée de la nuit, les combats cessent. Ney a réussi à garder Wellington occupé loin de Ligny, mais l'armée britannique-alliée a résisté. Wellington fait marcher ses troupes vers le nord jusqu'à un terrain à Braine-l'Alleud, qu'il avait lui-même choisi auparavant pour ses possibilités défensives. Il y attend l'inévitable attaque de Napoléon, en espérant que les Prussiens lui viendront en aide.
Entre-temps, après une bataille épuisante, Napoléon est victorieux à Ligny. Pensant que les Prussiens étaient définitivement vaincus, il a quitté le champ de bataille sans les faire poursuivre. Von Blücher a donc la possibilité de réorganiser ses troupes et de se retirer. Ce n'est que le lendemain que Napoléon ordonne au maréchal Grouchy de se lancer à la poursuite des Prussiens et de les empêcher de faire la jonction avec l'armée britannique-alliée. Alors que Napoléon, le 18 juin, se bat contre Wellington à la bataille de Waterloo, Grouchy combat les troupes prussiennes à Wavre. Malheureusement pour les Français, il ne s'agit que de l'arrière-garde des Prussiens et la majeure partie de l'armée prussienne parvient à atteindre Wellington et à prendre part à la bataille sanglante où Napoléon perd finalement et où ses "Cent jours" prennent fin. La défense opiniâtre de l'armée britannique-alliée à Quatre-Bras et le maintien de sa position empêchent les Français d'enfoncer un coin entre les armées de la coalition.
Auteur : Michael Gasthuys, étudiant VUB
Littérature
- COPPENS Bernard, “Waterloo: L’Histoire vraie de la Bataille”, Paris: Jourdan Éditeur, 2009.
- FERMONT-BARNES Gregory, “The Napoleonic Wars”, Oxford: Osprey Publishing, 2002.
- HOFSCHRÖER Peter, “1815: The Waterloo Campaign: Wellington, his German Allies and the Battles of Ligny and Quatre-Bras”, Londres: Greenhill books, 1998.