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Bataille
Bataille des Quatre-Bras (1815)

Un tournant important dans la Campagne des Cents-Jours.

Bataille des Quatre-Bras (1815)

Informations sur la bataille

  • Quatre-Bras (Baisy-Thy, Genappe)
Quand
16 juin 1815
Conflit
  • Guerres napoléoniennes
  • Campagne des Cents-Jours / Guerre de la Septième Coalition
Parties belligérantes
France
  • Grande Bretagne
  • Royaume-Uni des Pays-Bas
  • Hanovre, Brunswick, Nassau
Forces en présence
20 000 - 21 000
32 000 - 36 000
Victimes
4140
4800
Chefs des armées
Maréchal Michel Ney
  • Arthur Wellesley (duc de Wellington)
  • Prince héritier Guillaume d'Orange

Synopsis

Lorsqu’en mars 1815, Napoléon rentre de son premier exil sur l'île d'Elbe et parvient à reprendre le pouvoir en France sans tirer un coup de feu, il lui reste à accomplir un tour de force. Les grandes puissances européennes qui l’avaient vaincu en 1814 (Prusse, Russie, Autriche, Grande-Bretagne) sont à ce moment-là encore en train de redessiner la carte de l'Europe au Congrès de Vienne. Pour faire face au retour de l'empereur des Français, qui contrecarre leurs plans, elles constituent rapidement une septième coalition.

En Belgique, annexée par la France en 1795 mais désormais intégrée, avec le Nord, au Royaume-Uni des Pays-Bas, sont stationnées l'armée prussienne (sous les ordres du maréchal von Blücher) et l'armée britannique-alliée (commandée par le duc de Wellington, Arthur Wellesley). En plus de ses troupes britanniques, Wellington dispose d'unités allemandes et de troupes belgo-hollandaises sous les ordres du prince héritier Guillaume.
Von Blücher et Wellington ont convenu de se soutenir mutuellement au cas où Napoléon attaquerait. La stratégie de Napoléon consiste en revanche à les empêcher d’établir une liaison et à les vaincre séparément pour pouvoir se concentrer ensuite sur les autres membres de la coalition, la Russie et l'Autriche.

Au petit matin du 15 juin 1815, Napoléon franchit la frontière avec son armée d'environ 120 000 hommes.
De sa propre initiative, le général Constant-Rebecque, chef d'état-major de l'armée néerlandaise, prend ses dispositions pour placer le jour même des soldats au carrefour des Quatre-Bras. Situé à la jonction des chaussées Charleroi-Bruxelles et Nivelles-Namur, ce carrefour revêt une importance cruciale pour les deux parties. La décision fut importante, car quelques escarmouches y ont lieu avec l'avant-garde française le soir même à cet endroit, ce qui contrarie pour la première fois – et de justesse – la tentative des Français de rompre la liaison entre les armées alliées.

Carte des mouvements de troupes et batailles 15-18 juin 1815

 

Le lendemain, 16 juin, Napoléon, à la tête du plus gros des troupes françaises, combat les Prussiens à Ligny, légèrement à l'est. Il confie au maréchal Ney le commandement des premier et deuxième corps, avec la mission de prendre les Quatre-Bras puis de pousser le plus possible vers Bruxelles de manière à y arriver le lendemain. Ce faisant, Ney doit empêcher l'armée britannique-alliée de prêter main-forte aux Prussiens à Ligny. Mais aux Quatre-Bras, les Français rencontrent plus de résistance que prévu. Pensant avoir affaire à beaucoup plus forts qu’eux, ils attendent des renforts. Désormais éclairé sur les intentions françaises, Wellington profite de ce temps d’arrêt pour rameuter ses troupes dispersées en direction des Quatre-Bras, position faiblement défendue.

À14 heures, Ney commence son offensive. À ce moment-là, c’est le prince héritier Guillaume qui assure temporairement le commandement de l'armée britannique-alliée aux Quatre-Bras (Wellington est en réunion avec von Blücher). Il ne dispose que de 8000 soldats et 16 pièces d'artillerie, alors que Ney a déjà 9600 fantassins, 4600 cavaliers et 34 canons sur le terrain et que ses effectifs continuent d'augmenter dans les heures qui suivent.

Les troupes belgo-hollandaises subissent une forte pression, mais vers 15h15, les premiers renforts alliés et britanniques arrivent. Les combats font rage tout au long de l'après-midi. Wellington, entre temps arrivé sur place, reprend le commandement. Après des heures d’affrontements dans un rapport de force initialement à l’avantage des Français, l'armée britannique-alliée commence à dominer numériquement l’ennemi en début de soirée, alors que celui-ci est presque à court de réserves. Vers 17 heures, Ney reçoit de Napoléon l’ordre de repousser Wellington et de l'éloigner de Ligny et de se rabattre ensuite sur Ligny pour soutenir son Empereur.

Ney a attendu toute la journée le Premier Corps du maréchal Drouet et s'attend à ce qu'il arrive à tout moment. Mais il apprend finalement que Drouet se dirige vers Ligny avec l’ensemble de ses troupes. Tout au long de la journée, ces 20 000 hommes reçoivent des ordres contradictoires de Napoléon et de Ney, qui les enjoignent chacun à les rejoindre. Finalement, Drouet ne pourra venir en aide ni à l’un ni à l’autre.

Tentant de forcer une percée, Ney ordonne à sa cavalerie de charger.

Régiment britannique dans un carré pendant une charge de la cavalerie française

Bien que la redoutable cavalerie française parvienne à surprendre certains régiments alliés et à leur infliger de lourdes pertes, elle est lourdement prise sous le feu ennemi et, à 18h45, les troupes françaises sont entièrement repoussées. Wellington donne l'ordre de contre-attaquer. À la tombée de la nuit, les combats s’achèvent.
Ney est parvenu à tenir Wellington loin de Ligny, mais l'armée britannique-alliée a résisté. Wellington ordonne à ses troupes de lever le camp en direction du nord, pour rejoindre à Braine-l’Alleud un terrain qu'il avait lui-même précédemment choisi en raison des possibilités défensives qu’il offrait. Il y attend l'inévitable confrontation avec Napoléon, tout en espérant que les Prussiens lui viendront en aide.

Entre temps, Napoléon sort victorieux d’une épuisante bataille à Ligny. Pensant les Prussiens définitivement vaincus, il quitte le champ de bataille sans les faire poursuivre, laissant ainsi à von Blücher la possibilité de réorganiser ses troupes et de se retirer en bon ordre. Ce n'est que le lendemain que Napoléon ordonne au maréchal Grouchy de se lancer à la poursuite des Prussiens pour les empêcher de faire la jonction avec l'armée britannique-alliée.
Le 18 juin, alors que Napoléon affronte Wellington à la bataille de Waterloo, Grouchy combat les Prussiens à Wavre. Malheureusement pour les Français, il ne s'agit que de l'arrière-garde prussienne. Le gros de l'armée prussienne parvient à rejoindre l’armée de Wellington et prend part à la bataille sanglante qui verra la défaite de Napoléon et signera la fin de sa campagne des « Cent-Jours ». L’opiniâtreté avec laquelle l’armée britannique-alliée a défendu les Quatre-Bras et maintenu sa position a empêché les Français d’isoler les armées de la coalition.

 

Auteur : Michael Gasthuys, étudiant VUB

 

Littérature 

  • COPPENS Bernard, Waterloo: L’Histoire vraie de la Bataille, Paris : Jourdan Éditeur, 2009.
  • FERMONT-BARNES Gregory, The Napoleonic Wars, Oxford : Osprey Publishing, 2002.
  • HOFSCHRÖER Peter, 1815: The Waterloo Campaign: Wellington, his German Allies and the Battles of Ligny and Quatre-Bras, Londres : Greenhill books, 1998.
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